Bérangère, travailleuse sociale en Ontario (Canada)
Diplôme(s) en travail social et pays d’étude
Diplôme d’État d’assistant de service social (France)
Pays où tu exerces
14 ans en Ontario (Canada) mais maintenant je suis en France
Structure ou établissement dans lesquels tu travailles
J ai travaillé 12 ans au Centre de santé francophone de Hamilton/Niagara, je travaille maintenant dans un hôpital privé en Frances
Titre d’emploi actuel
Au Canada, j’étais travailleuse sociale, psychothérapeute (autorisée par l’Ordre des travailleurs sociaux de l’Ontario), ainsi que superviseure clinique (formations certifiantes suivies) et en France, je suis assistante de service social
Public que tu accompagnes / auprès de qui tu offres tes services en travail social
Je vais surtout parler de mon expérience au Canada, en Ontario. J’ai travaillé avec les femmes victimes de violences, les enfants témoins de violence, les enfants, les adolescents et leurs proches, ainsi que les ainées et les adultes.
Selon toi, quelles sont les problématiques sociales les plus prédominantes dans ton pays ?
Le manque d’accès aux services spécialisés (lors de difficultés psychiatriques, dans la spectre de l’autisme, etc.) dans la langue française et la liste d’attente très longue pour les services en anglais. Les problèmes de logement à loyer modéré, les problèmes de dépendances. Le manque de services spécialisés dans l’accueil des personnes à risque suicidaire aux urgences.
Selon toi, en quoi le travail social a sa place dans ton pays ?
Le travail social en Ontario a une place importante, je trouve que ce métier est valorisé et on l’a fait évolué en fonction des besoins de la population. Les travailleurs sociaux en Ontario peuvent faire de la psychothérapie, ce qui répond à un besoin essentiel de la population, notamment pour la minorité francophone dont les services dans la langue française sont difficiles à obtenir. Si nous pouvions faire avancer les choses en France de cette façon, ce serait formidable. Il me semble que c’est aussi différent au Québec. On retrouve des travailleurs sociaux dans beaucoup d’organisme et d’institution.
À l’heure actuelle, pourquoi choisir cette profession ?
- Métier valorisé et reconnu
- Variété d’activité et de public selon ou l’on travaille
- Bonne rémunération (comparé à la France où ce métier est encore mal rémunéré)
- Le gouvernement investit pour la santé mentale et l’on peut avoir accès à de très bonnes formations
- Bonnes valeurs de travail
- Rattaché à un ordre professionnel
Selon toi, quel serait l’avenir idéal du (travail) social dans ton pays ?
Si je parle du Canada, l’idéal serait que les Ordres professionnels des travailleurs sociaux fonctionnent tous de la même façon au travers des différentes provinces et que les travailleurs sociaux au travers du pays puissent offrir le même type de service. L’idéal serait aussi qu’on puisse offrir des services peut importe la province dans laquelle se trouve notre client. Par exemple, les travailleurs sociaux ne peuvent offrir des services que pour les clients domiciliés en Ontario, or pendant la pandémie les personnes se sont déplacées au travers des provinces pour être auprès de leurs proches pendant les confinements et ceci impactait le suivi de la prise en charge.
Et pour la France que ce soit comme en Ontario.
Que souhaites tu partager pour le mois du travail social 2022 ?
Je suis admirative de ce travail, j ai pu offrir de la supervision clinique au T.S. et aux psychothérapeutes pendant trois ans où j’ai vu des personnes passionnées, dévouées, avec toujours l’envie de grandir et de toujours mieux répondre aux besoins de nos clients. C’est un métier riche et souvent difficile où le rôle de la supervision n’est parfois pas suffisamment mis en avant, alors que c’est indispensable dans des métiers de relation d’aide ou beaucoup de choses se jouent. Nous avons pu éviter ensemble beaucoup d’épuisement professionnel et pu maintenir une relation aidante et très fonctionnelle.
Bonus lecture internationale
Joseph Rouzel, un psychiatre de Montpellier a écrit sur la supervision des T.S. en France.